5- Ciel azuré

Le ciel était infiniment bleu, infiniment haut. Le vent faisait ondoyer la prairie d’un vert perpétuel, formait une vague étincelante autour de Kotonoha et de Kirite et se dirigeait vers l’horizon lointain.

Quelques mois avaient passé depuis qu'ils s'étaient rencontrés. Chaque jour, ils réduisaient la distance qui les séparait, au gré des maladresses.

Quand ils sentirent leurs mains se toucher, ils entrelacèrent leurs doigts, comme s'ils renouaient avec une promesse depuis longtemps oubliée.

Kotonoha ferma les yeux pour mieux profiter de la caresse du vent. Leurs paumes superposées lui transmettaient la chaleur de la vie, aussi douce que réelle.

Je le crois, désormais. Un instant peut devenir l'éternité et l'éternité un instant… Et l'endroit où nous sommes, lui et moi, est situé au centre du monde. Je suis libre d'être moi, il est libre d'être lui. Nous sommes ensemble, juste tous les deux. Vivants. Nous ne prenons rien à personne, ne blessons personne.

Ses lèvres s'étirèrent en un fin sourire.

– Dis, Kirite…

– Oui ?

– Comment tu as su que… Ah… Non, rien.

– Hmm ?

Souriant à son tour, Kirite regarda Kotonoha.

Faisant face au soleil, elle fermait les yeux, la figure levée. Elle accueillait les rayons intenses, laissait leur éclat l'envelopper, le vent la porter.

Les questions étaient superflues. Même si tout finirait peut-être par disparaître sans crier gare, il restait toujours des jours, des instants comme celui-ci, et elle avait le droit d'en profiter.

Une merveilleuse mélodie pulsait en elle.

Crédits photographie : Masumi Takahashi