Le ciel était infiniment bleu, infiniment haut. Le vent faisait ondoyer la prairie d’un vert perpétuel, formait une vague étincelante autour de Kotonoha et de Kirite et se dirigeait vers l’horizon lointain.
Quelques mois avaient passé depuis le jour de leur rencontre. Dès lors, tous deux n’avaient cessé de réduire la distance qui les séparait – avec tâtonnements, avec maladresse.
Leurs doigts, qui se touchèrent soudain, s’entremêlèrent doucement dans la continuité de cet instant ; comme une promesse distante et oubliée qui se serait enfin réalisée.
Kotonoha, sentant le vent partout sur son corps, ferma les yeux. De leurs paumes superposées, doucement mais sûrement, lui parvenait une chaleur vitale.
Elle sentit qu’à présent, elle allait pouvoir y croire - qu’un instant, c’était l’éternité, que l’éternité, c’était un instant… Que l’endroit où tous deux se tenaient était, sans nul doute, au centre du monde.
Ils étaient là, bien vivants, elle et lui ; eux et personne d’autre. Ils ne dérobaient rien, ne prenaient rien. Un léger sourire, involontaire, émergea sur ses joues.
« - Dis, Kirite…
- Oui ?
- Comment m'as-tu trouvée ? Tu sais... Non, oublie.
- Hmm ? »
Ne pouvant s’empêcher de sourire à son tour, il la regarda.
Restant de face, Kotonoha ferma les yeux et leva son visage. Elle accueillait les rayons intenses du soleil, brillait de mille feux, chevauchait le vent.
Elle ne demanderait rien. Qu’il y ait des jours comme ça, c’était bien aussi. Même si tout allait peut-être finir par disparaître subitement, à l’insu de tous, il restait toujours des instants comme celui-ci.
Une mélodie merveilleuse dansait en son cœur.
Crédits photographie : Masumi Takahashi
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